Réseau Cocagne

• Qui êtes-vous ?

Le Réseau Cocagne rassemble, partout en France, 110 Jardins de Cocagne, fermes biologiques en insertion, dont la raison d’être est double :

• Accompagner les personnes en situation de fragilité vers le retour à l’emploi

• Nourrir toutes et tous avec des produits bio de qualité.

  
  

Contrairement à ce que leur nom laisse penser, les Jardins de Cocagne sont de véritables fermes (en moyenne de 4 à 6 ha), principalement maraîchères, certifiées Agriculture Biologique. Premiers développeurs des abonnements aux paniers bio en France, dans les années 90, les Jardins de Cocagne commercialisent les produits de la ferme en majorité en vente directe à un réseau de consom’acteurs adhérents.

Ces fermes ont le statut d’association et portent des Ateliers Chantiers d’Insertion (A.C.I), structures d’insertion par l’activité économique (SIAE) sous convention avec les Directions locales de l’Emploi (en lien avec le Ministère de l’Emploi). En tout, plus de 6 000 salariés en insertion sont accompagnés chaque année par les Jardins de Cocagne. Ces salariés ont un contrat d’insertion (CDDI) allant de 6 mois à 2 ans. Employés par les Jardins de Cocagne, leur temps se partage entre le travail dans les champs et la reconstruction de leur projet professionnel, accompagnée par un conseiller en insertion professionnel (action sociale, stages, formations…). 

Face aux crises successives dont sont souvent victimes en premier lieu les personnes en situation précaire, les Jardins de Cocagne ont décidé, en 2022, de réaffirmer leur vision sociétale en adoptant une nouvelle charte. Objectif : resituer le travail des personnes en situation précaire au cœur du projet écologique.

• Quelles sont vos actions ?

Pour accompagner cette vision sociétale, le Réseau Cocagne se revendique avant tout comme un réseau de « faiseurs ». Acteurs de terrain, les Jardins de Cocagne expérimentent au quotidien la transition écologique juste sur les territoires. Cela passe par l’accueil des personnes vulnérables sans discrimination, l’accompagnement social au cas par cas, la définition des enjeux de professionnalisation en lien avec les métiers de la transition, la démonstration qu’un autre modèle est possible (production biologique, économie locale basée sur la coopération en lien avec les besoins essentiels) et, depuis, 2010, des dispositifs d’accessibilité alimentaire (programme Paniers Solidaires, épiceries itinérantes, tiers lieux nourriciers, caisses communes de l’alimentation…).

Le Réseau Cocagne accompagne les Jardins de Cocagne sur tous ces sujets dans une logique horizontale, en favorisant les échanges de savoir-faire entre pairs, les visites apprenantes, la capitalisation depuis le terrain.

En partant du principe que « l’expérience fonde la connaissance », le Réseau Cocagne travaille à la valorisation et l’objectivation des récits de terrain en partenariat avec des chercheurs, acteurs associatifs et institutionnels afin de co-construire des politiques publiques plus connectées aux réalités des territoires (comme avec l’expérimentation Territoires à VivreS que le Réseau Cocagne a poussé et animé).

Aujourd’hui, l’axe « démocratie alimentaire » est une des priorités du Réseau Cocagne qui s’est engagé avec les Jardins dans le programme « Mieux Manger Pour Tous ». Entre l'objectif de tripler le nombre de Paniers Solidaires et celui de rendre opérationnelles les coopérations avec les réseaux de l'aide alimentaire, l'ensemble des Jardins de Cocagne se mobilisent contre la précarité alimentaire.

C’est cet objectif qui a amené les Jardins de Cocagne à porter des actions en agriculture urbaine : jardins partagés, marchés solidaires, cuisine de rue… Selon le Réseau Cocagne, l’agriculture urbaine est l’occasion de travailler la capacité de chacun à se réapproprier les enjeux de son alimentation, l’émancipation des publics face aux diktats du marketing agro-alimentaire et la transition écologique des quartiers à partir des besoins de leurs habitants. (cf. avis du CESE sur l’agriculture urbaine, auquel le Réseau Cocagne a contribué)

• Pourquoi avoir rejoint le réseau AUPA ?

Si nous voulons le droit au travail accessible à tous, si nous voulons pratiquer l’agriculture en ménageant la Terre, les gens, le vivant, si nous voulons le bien vivre-alimentaire pour chacun, il nous faut alors façonner de nouvelles trajectoires économiques territoriales et les partager.

Le Réseau Cocagne souhaite contribuer au Monde d’Après dès aujourd’hui avec tous les partenaires qui se retrouvent dans nos valeurs. C’est pour cette raison que nous faisons partie du réseau AUPA. Nous sommes convaincus que le changement d’échelle des actions que nous menons passera notamment par l’interaction entre les travaux des chercheurs, les acteurs de terrain et les politiques publiques.

C’est dans cette logique que nous avions co-organisé en 2019 un colloque « l’agriculture urbaine au service de l’insertion » avec la chaire Agricultures Urbaines. Et certains Jardins mènent des travaux avec AgroParis Tech, notamment sur la culture de petits fruits en ville, l’aggradation des sols…