top of page

Un projet de recherche au service de l’évaluation de la biodiversité urbaine


Sur la toiture de la ferme Suzanne par l'entreprise Cultures en Ville, on aperçoit Sékou Coulibaly,

post-doctorant à la Chaire Agricultures Urbaines et écologue du sol. Crédit photo : Gilles Arbwick


Lancé en septembre 2021, ce projet de recherche a marqué un tournant dans l’évaluation de la biodiversité urbaine. Porté par la Chaire Agricultures Urbaines et soutenu par la Fondation Paris Habitat dans le cadre de son appel à projet lancé en 2021 intitulé "Préservation et développement de la biodiversité", le projet est en cours avec un post doctorat et un stage. Il vise à combler les connaissances en termes de biodiversité urbaine et notamment à caractériser la biodiversité des toitures végétalisées et cultivées.


La biodiversité au coeur des enjeux du XXIème siècle

La biodiversité est l’un des enjeux majeurs de ce XXIème siècle. Dans un contexte d'urbanisation et d'étalement urbain croissant, cette perte de biodiversité est d’autant plus réelle que l’expansion des zones dédiées à l’activité humaine s’accompagne d’artificialisation des sols, impliquant une gestion des eaux pluviales plus délicate, l’augmentation des effets « îlot de chaleur », rendant encore plus intenses et difficiles les canicules estivales. L’expérience de ces derniers jours n’est pas nouvelle mais tend à se répéter et s’intensifier davantage. Pourtant, faire cohabiter la ville avec la nature démontre des effets bénéfiques et souligne à chaque fois l’importance de la biodiversité,

Le récent plan de renaturation des villes annoncé par le gouvernement en juin 2022 va dans ce sens.


Un besoin de nature de la part des habitants

Par ailleurs, le « besoin de nature », souligné par des enquêtes faites au niveau de populations urbaines (enquêtes Ipsos-Unep 2009, 2019), est de plus en plus fort. Les surfaces plates, inutilisées, que sont les toitures ont été largement plébiscitées pour le développement de formes diverses de végétalisation avec des projets comme les Parisculteurs. La possibilité de valoriser ces espaces, tout en améliorant l’environnement immédiat de la population locale, suscite un véritable engouement allant jusqu’à la création de potagers accessibles sur les toitures. De plus, les végétalisations de bâtiments, quels que soient leurs objectifs, connaissent une forte demande.


Vers une évaluation de la biodiversité urbaine


Avec l’actuelle croissance de la prise de conscience écologique, les demandes des collectivités mais aussi des porteurs de projets, de pouvoir mesurer, évaluer les « services écosystémiques » rendus par ces infrastructures vertes, commencent à être plus nombreuses. Il faut pour cela évaluer la performance d’une installation sur différentes cibles, et pouvoir in fine aller jusqu’à chiffrer les « coûts évités » pour la collectivité grâce à de telles installations végétales.


Vue de la toiture de l'entreprise Cueillette urbaine © Gilles Arbwick


Cependant, aujourd’hui, la biodiversité reste le parent pauvre lors de la mise en place d’indicateurs et la recherche de services écosystémiques associés. Il est pourtant urgent de l’évaluer dans sa globalité, pour être capable de la protéger et de mettre en place des

infrastructures adaptées afin de contribuer à son développement, voire pour disposer de critères et de seuils permettant de mettre en place une politique d’incitation ou d’obligation par les pouvoirs publics.


Le projet de recherche mis en place

A l’origine de ce projet, deux questions clés se sont imposées :

  • Quelles sont les conditions du transfert des principes de l’agroécologie en milieu urbain (notamment sur différentes toitures productives ou non productives) en milieu urbain pour estimer la biodiversité et sa dynamique ?

  • Qu’apporte la végétalisation des toitures (productives ou non productives) pour la biodiversité urbaine ?

Afin de répondre à ces questionnements, une série d’actions ont d'ores et déjà débuté. Depuis Septembre 2021 et jusqu’à Mars 2023, Sékou Coulibaly, spécialisé en écologie du sol et recruté en post-doctorat, réalise une bibliographie exhaustive de la littérature scientifique et grise. En lien avec Tania de Almeida, l'équipe est hébergée à l'UMR ÉcoSys (INRAE). Il s’agit de faire un état des lieux des connaissances existantes sur la biodiversité (floristique et faunistique, y compris sols et substrats) des infrastructures vertes comme les toitures végétalisées et les toitures en agriculture urbaine. A cela s’ajoute la synthèse empirique via des enquêtes de terrain auprès des concepteurs et installateurs, le but étant de tracer une feuille de route méthodologique pour caractériser et évaluer la biodiversité à différentes échelles.

Portrait de Sékou Coulibaly © Gilles Arbwick


En appui au travail de Sékou, Clémentine Decroix mène un stage depuis mars 2022 sur la prise en compte de la biodiversité par les collectivités et autres décideurs. Elle réalise des enquêtes de terrain auprès de ces acteurs afin d'en savoir plus sur leurs perceptions vis-à-vis de la biodiversité mais aussi d'identifier les critères et indicateurs utilisés lors de l'étude de la biodiversité sur leurs territoires.

Clémentine Decroix enquête et interroge Marie de l'entreprise Cultures en Ville © Gilles Arbwick


Dans la continuité de ce qui a été initié, la prochaine étape serait de financer une thèse pour assurer le suivi des exploitants de toitures en agriculture urbaine. Ce travail de recherche permettrait de proposer un prototype d'outil pour évaluer la biodiversité de ces toitures.



Un projet soutenu par la Fondation Paris Habitat


Ce projet est lauréat du troisième appel à projet de La Fondation Paris Habitat pour soutenir des dispositifs de recherche-action ou des expérimentations sur le territoire de la métropole du Grand Paris avec l’ambition d’agir sur l’existant tout en développant et en documentant des connaissances. Afin d’illustrer son 3e axe prioritaire sur la ville durable, la Fondation Paris Habitat a choisi la thématique “Préservation et développement de la biodiversité”. pour soutenir des projets proposant des formes innovantes de protection et de développement de la biodiversité urbaine.




Un axe de recherche autour de l’évaluation des services environnementaux

Pour la Chaire Agricultures Urbaines services écosystémiques et alimentation des villes, il s’agit de faire avancer la recherche liée aux services rendus par l’agriculture urbaine au nom de la résilience des villes. Le projet est réalisé en partenariat avec l'ADIVET (Association des toitures et façades végétales).


On aperçoit l'équipe dont la responsable Sophie Joimel © Gilles Arbwick

bottom of page