Sous la caméra de Gregory Schepard des Cols Verts, Fanny Provent témoigne. crédit : C. Saurine
Dans le cadre du MOOC des cols Verts, Fanny Provent était sous le feu des projecteurs de l’équipe des Cols Verts. Extraits choisis.
La thématique de l’accessibilité alimentaire
Dans cet entretien, visible ici, elle y met en avant la chaire, ses différents objectifs mais aussi le réseau AUPA (Agricultures urbaines et précarités alimentaires) qui s’inscrit dans la promotion d’une alimentation de qualité pour toutes et tous. La question qui se pose est ‘finalement comment produire en qualité et en quantité pour toutes et tous car on a observé que l’agriculture urbaine fournissait un certain nombre de produits très souvent à haute valeur ajoutée, des produits de niche, qui avaient tendance à augmenter les inégalités d’accès à ces produits là’.
Qu’est-ce que le réseau AUPA ?
Face à ce constat, la chaire mène différentes études, recherches, mais anime également un réseau qui réunit l’ensemble des acteurs engagés 'que ce soit des bailleurs sociaux, des associations, des collectivités mais aussi des chercheurs, pour partir des problématiques que l’on rencontre sur le terrain et voir comment répondre à ces différentes problématiques et questionnements qui émergent pour, au travers de la recherche-action, voir comment on peut y répondre et trouver des solutions concrètes"
Comme l’évoque Fanny dans cet entretien, « le réseau AUPA » (Agricultures urbaines et précarités alimentaires) est un réseau né de 3 constats :
tout d'abord, l’aide alimentaire a de nombreuses limites dont celle de ne pas fournir assez de produits frais à ceux qui en ont le plus besoin. On note également l’aspect distributif
Second constat : les produits de niche à haute valeur ajoutée produits en agriculture urbaine (déjà évoqués plus haut) restent peu accessibles à tout un chacun et posent la question de savoir comment en favoriser l’accès.
Enfin, 'il y a une vraie volonté de certains habitants des quartiers d’avoir des jardins de pied d’immeuble et de cultiver, de mettre les mains dans la terre, et pour certains de valoriser des compétences qu’ils ont déjà de par leur histoire'.
Cela pose la question de l’accessibilité alimentaire via l’agriculture urbaine à des publics vulnérables, chose que l’agriculture urbaine ne permet pas toujours en développant des produits à haute valeur ajoutée, dit des produits de niche.
Pourtant en fournissant des produits frais et sains, l’AU peut être un levier
"voir comment répondre à ces différentes problématiques et questionnements qui émergent pour, au travers de la recherche-action, voir comment on peut y répondre et trouver des solutions concrètes"d’accessibilité alimentaire au travers d'activités de transformation alimentaire qui revêt plusieurs atouts.
Pourquoi transformer est intéressant en agriculture urbaine ?
L’entretien va plus loin en mettant en avant les atouts de la transformation alimentaire à partir de produits de l'agriculture urbaine : ‘c’est un moyen de diversifier la gamme de produits, (…) c’est aussi un moyen de limiter les pertes et les gaspillages (…) il y aussi tout un aspect social et pédagogique : transformer les produits, c’est aussi une façon de montrer comment cuisiner certains produits méconnus (…) comme les légumes anciens, les choux raves et même parfois des légumes exotiques que l’on connaît mal’.
Les enjeux d’équipement et sanitaires, évidemment très importants, sont évoqués.
Une étude spécifique autour de la transformation et des publics vulnérables
Afin d’étudier les liens entre production voire auto production et transformation alimentaire, une étude à été menée entre 2018 et 2019 sur les différents types de projets en France et à l’international qui visent à transformer des produits de l’agriculture urbaine et ou locale, spécifiquement par et pour des publics en situation de précarité alimentaire car ‘il y a un enjeu de participation et de pouvoir d’agir des personnes, de les impliquer tout au long du projet que ce soit dans la production, dans la transformation et bien sûr dans la consommation.', nous rappelle Fanny Provent.
Il y a différents degrés de transformation et différents niveaux d'implication. L’étude différencie les projets où la transformation est faite :
- par des personnes qui vont cuisiner pour d’autres.
- pour des publics en difficultés via par exemple des ateliers cuisine sans pour autant que les publics soient impliqués dans le projet lui-même
- par et pour : à l’initiative et pour les participants. C'est le cas des cuisines collectives, qui ont vu le jour au Canada.
Les perspectives des cuisines collectives
Les perspectives autour de cette notion de cuisine collective sont de poursuivre pour la Chaire l'analyse des liens entre production et transformation, ce que nous faisons dans le cadre de notre partenariat avec le Lab 3s. En effet, nous accompagnons la mise en place de projets de jardins et de cuisine collective sur le territoire de Bondy Nord qui est une expérimentation ancrée sur le territoire, menée avec les associations locales pour voir comment cela peut modifier les pratiques alimentaires de publics concernés.
Vous souhaitez aller plus loin ?
Retrouvez l’étude de Clémence Marescot, 'Transformation de fruits et légumes issus de l'agriculture urbaine et locale par et pour des populations vulnérables', citée dans la vidéo des Cols verts, ici
Retrouvez également le projet d’ingénieurs, 'Transformation des produits de l’agriculture urbaine et locale par et pour les populations vulnérables: vers des cuisines collectives ?', qui a fait suite à l'étude de Clémence, afin de préciser la notion de cuisines collectives, ici
L'expérimentation du Lab3s 'Du Potager à la Marmite' est en cours. Vous pouvez consulter l'article dédié
Et les rapports des deux étudiantes accueillies par le Lab 3s dans le cadre de leur stage à la Chaire seront disponibles bientôt.
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